« On dirait pas…du tissu? »

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Code Source

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Le nouveau numéro du périodique gratuit CODE vient de sortir. Il est distribué un peu partout et même au delà des frontières du royaume belge, à Paris dans de nombreux lieux et même au Fresnoy à Tourcoing. 

Centrée sur de jeunes artistes, la revue s’articule chaque fois autour d’un thème différent, en l’occurrence la futurologie (1). J’y ai apporté ma contribution avec un article sur l’expo  Science & Fiction qui avait eu lieu cette année à la Générale à Sèvres.


 

(1) … qui était aussi le thème d’un des dernier dossier de la revue flamande Etcetera avant qu’elle ne change malheureusement de comité de rédaction et de ligne éditoriale.

Written by florentdelval

septembre 4, 2008 at 3:27

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CONTRASTe

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Notons la naissance d’un nouveau magazine d’art contemporain, CONTRASTe. Basé en France, la ligne éditoriale vise le désenclavement et envisage une publication en quatre langues (voire plus par la suite!) réparties en 2 éditions : une française et une anglaise/espagnole/russe. Après une lecture en diagonale, le contenu a l’air des plus intéressants et pourrait constituer un nouveau terme de l’alternative Art Press / Art 21… 

A suivre de près…

http://www.contrast-e.com/

Written by florentdelval

juillet 14, 2008 at 10:17

Richard Serra au Grand Palais

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Le moins que l’on puisse dire c’est que pour Promenade, Serra n’a pas misé, contrairement à la reconstruction de Clara-Clara aux Tuileries*, sur une image qui s’impose d’emblée. L’axe qu’il a choisit est évident : on ne cerne pas l’oeuvre d’un seul coup d’oeil en entrant (on la voit à peine en fait) et en s’approchant, guère plus. Il faut arpenter l’espace ou du moins parcourir quelques dizaines de mètres pour en rejoindre une des extrémités et regarder l’alignement des quatre plaques métalliques.

 

Il faut l’éprouver et alors le monument se révèle puis s’impose : on marche dans un sanctuaire et l’on s’ébahit. La démesure de la cathédrale dans laquelle est sise l’oeuvre ne fait qu’en renforcer les travers, voire dessert tout Serra, en soulignant ce que pourrait  avoir de déplaisant son travail : la béâte admiration du public. 

 

Pour peu que l’on ne soit pas en manque de sacré, il est difficile de ne pas alors s’attarder sur quelques détails gênants : le kitsch de la simili-corrosion, les employés qui s’affairent avant l’ouverture de ce qui va sûrement être un nouveau bar, l’équilibre faussement précaire des stèles, qui en fait n’avaient pas besoin de ça pour céder sous le poids du lieu  -elles arrivent bien loin du sommet de la verrière.

 

Il existe à Porto, à la fondation Serralves, une oeuvre de Serra fonctionnant sensiblement sur le même principe. Peut-être ne l’avez-vous pas vue, elle est presque cachée. Le long du mur d’enceinte, deux plaques  définissent un espace à parcourir -peut-être 15 ou 20 mètres. Elles sont l’une l’autre sensiblement différentes, car elles suivent la hauteur déclinante du mur, mais on ne peut les comparer d’un simple coup d’oeil. De par sa situation dans le lieu (il faut revenir sur ses pas pour sortir) et par la nécessité de se déplacer pour comparer, le mouvement d’aller-retour est aussi inclus dans l’oeuvre, et constitue même son épaisseur.

 

On reconnaît donc quelques un des principes qui ont présidé à l’erection de Promenade. Mais le lieu est différent et  dans le hall de gare parisien, rien ne se passe. Serra semble ne plus miser que sur le gigantisme au détriment d’un lieu qu’il semble bien en peine de mettre à profit. A Porto, son travail consistait à souligner un espace banal, à donner vie à l’envers d’un décor, loin de l’allée principale. Mais si l’oeuvre n’existe que pour elle-même, elle se pare d’un décorum des plus embarrassant.

 

Dehors, il pleut. Le toit de verre se met à chanter. mais rien ne fera vibrer les monolithes noirs.  

 

 

 

*Clara-Clara inclut maintenant une belle perspective hausmanienne. 

Written by florentdelval

juin 22, 2008 at 5:49

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Ian Wilson

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Ian Wilson chez Jan Mot.

 

Ian Wilson existe. Je ne l’ai pas rencontré certes, mais je sais maintenant qu’il existe. Il était auparavant un nom, une note en bas de page dans des livres spécialisés : quelques mots que croisait un regard qui n’avait nulle part où s’accrocher. Un art qui ne laisse pas même une ombre derrière lui, à l’instar de l’oeuvre présentée en ce moment chez Jan Mot… L’oeuvre, avec un l’ signifiant son absolue unicité : survivante de la destruction systématique des peintures que Wilson avait réalisé puis éradiquée dans un geste synchrone avec celui de Baldessari. Au mur de la salle vide, une section de sphère, un huitième pour être précis, qui pourrait être blanc s’il n’était maculé par le temps. (http://www.janmot.com/ian_wilson/images/02.jpg, dans un accrochage différent).

Quelques temps auparavant, Ian Wilson été déjà présent (absent?) dans la galerie pour l’exposition de groupe « Time Pieces ». Sur une feuille, la liste des oeuvres. A côté de « Time » de Ian Wilson, il est indiqué : « veuillez demander au galeriste ». Celui-ci répond alors « C’est le mot temps parlé » / « It is the word time spoken ». « Time » est donc la description orale d’un acte de parole… A moins qu’il ne s’agisse d’une indication pour activer l’oeuvre dont la localisation reste incertaine… 

Cette situation flottante est aussi celle de l’exposition actuelle… La salle principale, qui de l’extérieur semble vide, cache en fait une autre exposition qui aurait dû avoir lieu. En effet, c’est le projet « Reconstructed Early Paintings » qui était censé se déployer dans l’espace… Et on comprend la valse hésitation de Wilson qui finalement a préféré annuler au dernier moment : Jan Mot lui avait proposé de redonner vie a des oeuvres disparues depuis plus de 40 ans. Une telle commande étant radicalement contradictoire au geste fondateur de son oeuvre, il apparaît à première vue étrange que l’artiste ait pu hésiter avant de refuser. Mais en fait, ces toiles, qui allaient être réalisées par d’autres artistes ayant conservés la pratique de la peinture, étaient censées être entièrement recrées d’après mémoire, puisqu’aucune trace même photographique n’a subsisté, replaçant ainsi la parole au centre du projet.

 

Note : il semble qu’aux dernières nouvelles le projet devait se concrétiser à la foire de Basel…  

Written by florentdelval

juin 18, 2008 at 10:27

Stanley Brouwn

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Stanley Brouwn à la Galerie Micheline Szwajcer. 8 Mai – 7 Juin 2008

brouwn_2008_01.jpg

 

Rien de surprenant à présenter un lieu d’exposition vide. C’est presque un cliché maintenant de l’art contemporain : de Yves Klein à Rirkrit Tiravanija ou Gianni Motti, en faisant un détour par Jeppe Hein ou Claude Closky. Pourtant jamais ces espaces iconoclastes, où le regard n’effleure aucune autre aspérité que l’oeil de son voisin, ne sont des actes de refus. Certes, c’est à l’origine un acte de résistance à l’opacité des oeuvres et à la lourdeur du marché. Mais chacune de ces entreprises servait en fait à mettre à jour une autre dimension : mystique, ludique ou liant entre eux les visiteurs…

Stanley Brouwn est contemporain de cette génération qui a utilisé le mot, le vide, le blanc de la page ou qui a imposé l’idée de l’art comme un des matériaux possibles de production de l’art. Disons que Brouwn est un des grands noms de l’art conceptuel, même s’il brille par une absence savamment entretenue… Toutefois, conceptuel n’est pas en l’occurrence synonyme d’évanescent ou d’impalpable, ni même de spéculatif. Car le medium de Brouwn a une épaisseur palpable : celle du corps, qui plus est d’un corps en marche. A travers des objets (des classeurs) puis plus spécifiquement par la suite dans des livres qui consignaient des longueurs parcourues, mesurées en nombre de pas, il a développé une oeuvre simple, où la perception visuelle joue un rôle négligeable, mais où l’imagination se combine à l’expérimentation (d’un parcours, d’une longueur)…

Dans les deux salles vides de la galerie Micheline Szwajcer rien d’impalpable donc. C’est au contraire l’impassibilité du béton blanc et gris ou les surfaces déployées du sol et des murs qui occupent l’espace et donnent du poids au corps du visiteur qui explore l’espace en ruminant les quelques mots du cartel fixé au mur, comme seules traces auxquelles se raccrocher :

« le rapport entre la taille de votre corps et la longueur -, la largeur – et la hauteur de chaque espace de la galerie =

1: x

1: y

etc. »

 

 

 

 

Written by florentdelval

juin 18, 2008 at 10:13